Retour Pl.xxxiv__ ©Sitcom Hqm 07
Voici un Hqm pas tout à fait sauvage, oeuvre de l'artiste Julian Opie sur le site de la Galerie Barbara Karkow à Boston.
Pour ma part j'étais tombé par hasard mais en arrêt, devant une belle femme qui marche dans le hall de l'hôtel Alicia à Madrid. Ce petit dessin animé en boucle (que l'auteur me pardonne la qualité proto touristique de la prise de vue avec un appareil photo) capte l'attention à 300 mètres avec un fond azur que Giotto n'aurait pas renié. C'est un curieux dessin qu'on pourrait être tenté de relier à certains de Matisse effectués avec une large ligne d'encre de chine très noire, mais un Matisse qui se serait mis au dessin vectoriel animé (ce qu'il eût sans doute essayé s'il l'avait pu), et d'une vision du monde de playmobil, utopie de l'avénement du bonheur par le progrès et le contrôle industriel . Il y a comme un retour de science-fiction des années 50 dans certains travaux de Opie, qui ont la propreté, la pureté et la perfection du dessin vectoriel, propre justement comme un idéal de conception du monde, un dessein. Si les personnages de Playmobil ne sont pas sexués le style "12 ans d'áge mental" de Opie s'avère moins simpliste qu'il n'y paraît ; notammment dans sa capacité, indirecte, non "académique", à rendre présent un corps, individuel, par ces moyens détournés du dessin vectoriel, suite de formules mathématiques définissant des droites et des courbes et non trémollo sensible de la main de l'artiste devant la chair du modèle (pourtant les modèles sont nommés dans les titres des oeuvres), et parfois dans le même mouvement à intégrer une tonalité franchement érotique. C'est une proposition intéressante et rafraîchissante : recherche d'alternative à la représentation dominante des corps, la pornographie qui marche au pas ?